et rassemblement devant le rectorat le mardi 12 décembre à 13h.
La situation budgétaire de l’UPJV est catastrophique. Elle est devenue si grave qu’est envisagée l’hypothèse de geler, pour un an au moins à compter de 2018, tous les recrutements de personnels : Biatss, enseignant.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s. C’est également l’état des finances qui justifie actuellement les réductions importantes de l’offre de formation (en Licence, comme en Master) demandées aux équipes pédagogiques. Les volumes horaires d’enseignement sont partout réduits, parfois jusqu’à 25 ou 30%.
La situation budgétaire actuelle n’est que l’aboutissement d’une détérioration progressive des finances de notre université depuis qu’elle est passée, en 2011, sous le régime dit des « responsabilités et compétences élargies » en application de la Loi LRU (Liberté et Responsabilités des Universités) de 2007.
Comme ailleurs en France, notre université est très attractive. Elle remplit une mission de service public essentielle dans un territoire qui a besoin d’augmenter le niveau général de formation. Les lycéen.ne.s et leurs familles l’ont bien compris. Le nombre d’étudiant.e.s ne cesse de croître depuis plusieurs années (30 000 aujourd’hui contre 25 000 en 2013) mais les moyens financiers ne suivent pas. Les gouvernements successifs demandent aux universités et leurs personnels toujours plus d’efforts mais asphyxient le fonctionnement en ne compensant pas (ou très peu) tout ce qui peut contribuer à l’augmentation des dépenses. La dégradation des conditions d'accueil des étudiants se répercute sur les conditions de travail de toute la communauté universitaire. C’est encore pire pour l’UPJV, notoirement sous dotée en personnels et en budget de fonctionnement, en comparaison d’autres universités. Au nom de quoi la dépense moyenne pour un.e étudian.t.e de l’UPJV est-elle inférieure d’un quart à celle d’un étudiant.e niçois.e ou parisien.ne ?
Les responsables de cette situation sont les gouvernements successifs qui n’ont eu cesse de distribuer des miettes aux universités alors que les besoins en matière d’accueil des étudiant.e.s sont de plus en plus criants. Les personnels sont à bout ! La dépense moyenne par étudiant.e baisse mais le gouvernement actuel a l’indécence de demander aux universités de renforcer l’accueil et la réussite en licence tout en généralisant la sélection à l’entrée en première année sur la base de capacités d’accueils. Selon nous, la mission de l’université ne consiste pas à exclure, mais à garantir la transmission des savoirs pour toutes et tous et à poursuivre ainsi la démocratisation de l’enseignement supérieur.
L’édifice public de l’enseignement supérieur s’effrite de plus en plus. Que le ministère ou l’IGAENER (inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche), missionnée par notre université, ne nous disent pas que la masse salariale de notre université est trop importante et qu’il faudrait mieux la « gérer ».
Pour mener à bien nos missions de service public, pour ne pas mettre en danger l’avenir des étudiant.e.s, pour ne pas ruiner les efforts et la confiance que placent les familles en leurs enfants et en l’université, l’UPJV a besoin de nouveaux moyens financiers et humains pour faire fonctionner les formations sans les brader, pour assurer un encadrement pédagogique et des enseignements de qualité.
Nous, personnels et étudiant.e.s, organisations syndicales de tous les personnels, Sgen-CFDT, Snasub-FSU, Snesup-FSU, SNPREES-FO, SUD Education, réuni.e.s en Assemblée générale ce jeudi 7 décembre :
revendiquons que la dotation ministérielle de l’UPJV (masse salariale et fonctionnement) soit abondée de
7 Millions d’€ pour le budget 2018, ainsi qu’un plan d’urgence pluriannuel pour faire fonctionner l’UPJV ;
refusons le gel des recrutements et réclamons immédiatement des emplois pour l’UPJV ;
refusons les réductions du volume horaire des maquettes de formation ;
demandons de la Présidence de l’UPJV qu’elle porte haut et fort, auprès du MESR, notre revendication centrale : 7 Millions de rallonge budgétaire ;
demandons que l’équipe présidentielle informe plus largement et par écrit notre communauté universitaire sur les orientations stratégiques et la situation budgétaire ;
demandons l’abandon du Plan étudiant et du projet de loi « relatif à l’orientation et la réussite en licence » ;
appelons tous les personnels et étudiant.e.s de l’UPJV à signer cette motion-pétition ;
appelons tous les personnels et étudiant.e.s de l’UPJV à se réunir devant le rectorat le mardi 12 décembre à 13h.
Stop aux violences policières contre la jeunesse des quartier populaires
Ce matin à 8h30, entre 150 et 200 élèves du lycée Delambre ont bloqué l’entrée piétonne principale du lycée pour réclamer des moyens supplémentaires dans les classes.
Ils ont été chargés par la police.
Bilan : au moins 4 blessés.
Alors qu’ils attendaient de savoir quand ils seraient reçus au Rectorat, les policiers ont donné l’ordre de charger afin de “libérer” l’entrée du lycée. Les policiers n’ont pas hésité à frapper et à gazer tout le monde. Un policier armé d’un flash-ball était également prêt à tirer.
Au final, au moins 4 élèves ont été blessés. L’un d’entre eux a dû aller à l’hôpital à cause du gaz lacrymogène qu’il avait reçu dans les yeux. A sa sortie, les médecins lui ont dit que sans l’intervention de l’infirmière du lycée, il aurait pu perdre la vue. De nombreux autres élèves étaient en pleurs, choqués par les violences exercées sur eux par ceux-là mêmes qui sont censés les protéger.
SUD éducation et l’Union syndicale Solidaires 80 condamnent la répression policière dont ont été victimes les lycéens. Nous tenons à exprimer notre soutien aux victimes et invitons les familles à porter plainte.
Comment accepter ce déploiement irresponsable et totalement disproportionné de la force face à des jeunes mobilisé⋅e⋅s pour leur scolarité et leur avenir ?
Rappelons que vendredi 24 novembre devant le lycée Gustave Eiffel à Cachan une lycéenne a été victime d’un tir de flash-ball et a perdu l’usage d’un œil alors qu’elle manifestait avec ses camarades pour dénoncer la mise en esclavage de migrants africains en Libye.
Cette arme a déjà provoqué la mutilation de centaines de personnes dans le pays et elle doit être interdite. Il est inacceptable qu’on tolère que des jeunes mineurs puissent être braqués ainsi sans réagir !
SUD éducation est solidaire du mouvement lycéens et dénonce la répression à son encontre.
Contre l’école du tri social et des inégalités en marche, il faut continuer à lutter !
Le Ministre de l’Éducation Nationale est venu le 30 novembre sur Amiens. Nous aurions voulu organiser un rassemblement à la hauteur de sa politique, mais la venue en catimini de Blanquer ne nous a pas permis.
Le déploiement des forces de l’ordre était disproportionné, monsieur le Ministre préfère mettre de la distance avec ses employés, et discuter seulement avec les inspecteur.ice.s et les sympathisant.e.s LREM.
À son arrivée, nous lui avons rappelé qu’il n’était pas le bienvenu : nous n’avons pas besoin d’un technocrate qui a organisé la suppression de 80 000 postes sous l’ère Sarkozy, d’un ministre qui pense que les ABCD de l’égalité entre filles et garçons sont « contre-productifs » ou qui organise le tri social à l’université.
Suite à la répression syndicale à l’encontre de SUD Éducation 93, nous lui avons rappelé qu’un Ministre n’a pas à dicter aux syndicats le contenu de leurs formations : nous n’avons pas besoin d’un Ministre de l’Éducation nationale qui se fait applaudir par Marine Le Pen à l’Assemblée Nationale quand il prétend qu’il n’existe pas de « racisme d’État » en France.
SUD éducation 80 comprend parfaitement pourquoi la visite était si discrète: il est sans doute plus aisé de se faire
mousser auprès de militant⋅e⋅s d'un parti politique ou d'un parterre d'insepcteur⋅ice⋅s bien dociles que de devoir affronter les enseignant⋅e⋅s qui subissent les coupes budgétaires décidées par quelques technocrates donneurs de leçons.
SUD éducation 80 tient à apporter son soutien au syndicat SUD Education 93, suite à la plainte déposée par le ministre Blanquer à son encontre, portant sur un stage anti-raciste, ouvert à tous et toutes, comprenant deux ateliers en non-mixité raciale. Dans l'espace public ces mots peuvent faire débat, mais ils pointent sans euphémisme coupable une réalité qu'il est urgent de faire cesser.
Le fonctionnement de la fédération des syndicats SUD éducation laisse entière l’autonomie de chaque syndicat, en particulier en matière de pratiques syndicales et de politique d’action, notamment sur le contenu des formations locales. L'action du ministre constitue ingérence intolérable dans l'activité syndicale.
Les ateliers non mixtes sont des méthodes de travail, issus de la lutte des noirs américains pour les droits civiques et du Mouvement de Libération des Femmes. Ils sont utilisés pour permettre la libération de la parole par les minorités opprimées.
Par cette plainte, Blanquer donne une tribune aux multiples travaux de sociologie qui attestent de l'apartheid scolaire. Bien que l'Etat garantisse l'égalité de toutes et tous et interdise les actes et propos racistes, la loi ne définit pas la réalité. Ainsi, le terme de "racisé" est utile pour désigner le processus social qui attribue une race à certaines personnes, et qui les discrimine sur cette base.
Le chercheur G Felouzis l'a mis en évidence il y a plus de 10 ans dans les collèges bordelais. Les enseignants et les élèves du 93 le vivent quotidiennement. Sud Education n'aura pas de mal à justifier l'expression "racisme d'Etat" et un éventuel procès donnerait de l'audience à une urgence sociale, celle de la ségrégation ethnique à l'école.
Reprocher aux victimes de mettre des mots sur l'expérience subie, c'est leur interdire de forger et d'utiliser des concepts pour nommer, analyser et combattre de telles injustices, c'est bien fournir une nouvelle illustration, aux accents orwelliens, d'un "racisme d'État" qu'il convient résolument de dénoncer et de combattre. Les députés qui, dans un bel ensemble à la suite des députés du FN ont applaudi le ministre lors de son intervention, seraient bien avisés d'y réfléchir.