Les organisations syndicales FSU, CGT-Educ’action, SGEN-CFDT, UNSA-Education, SUD-Education, et de jeu- nesse UNEF, UNL, et des parents d’élèves FCPE de la Somme dénoncent les attaques contre l’Ecole.
Le Ministre de l’Education Nationale, JM. Blanquer fait mine de répondre aux exigences des personnels en matière salariale en imposant une deuxième heure supplémentaire et en niant le fait que les enseignants du premier degré ne peuvent pas être concernés. Il s’entête dans des réformes tout azimut. C’est l’accom- pagnement des suppressions de postes qui s’accompagne d’une hausse du nombre d’élèves par classe !
Le Ministre des Affaires et des Comptes publics, G. Darmanin annonce la fin du statut des fonctionnaires pour le remplacer par un « contrat de mission »... C’est la remise en cause du statut des enseignants qui est à l’ordre du jour !
Dans ces conditions, les organisations syndicales FSU, CGT-Educ’action, SGEN-CFDT, UNSA-Education, SUD- Education, et de jeunesse UNEF, UNL, et des parents d’élèves FCPE de la Somme réaffirment leurs revendi- cations :
Augmentation du point d’indice et suppression de la journée de carence.
Suppression du décret imposant une 2e Heure supplémentaire aux enseignants des collèges et lycées
Arrêt des suppressions de postes (Pour notre académie, c’est 155 Postes supprimés dans le second degré, 17 postes Administratifs et seulement + 15 postes dans le 1er degré dont 3 pour la Somme alors qu’il faudra ouvrir plus de 60 classes de CE1 en Education Prioritaire à la rentrée 2019).
Une dotation de postes dans le premier degré suffisante pour qu’il ne subsiste aucune classe à plus de 25 élèves (20 en Education Prioritaire).
Abandon du projet de fusion des académies
Maintien d'un baccalauréat à valeur nationale, premier grade de l'université.
Maintien d’un service public d’éducation de proximité (Ecoles, Collèges) et prise en compte réelle des avis des parents d’élèves et des personnels.
Elles appellent l’ensemble des personnels à se réunir en assemblées générales, en réunions syndi- cales, à s’associer aux parents d’élèves et aux organisations lycéennes pour faire vivre ces revendications afin d’établir un rapport de force favorable à un changement de politique, y compris par la grève.
Corine Eyraud
Département de Sociologie, Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST), Aix-Marseille Université
Pendant que les regards se portaient sur Parcoursup, le gouvernement travaillait à remettre en cause les fondements mêmes du modèle de l’université française. Cette réforme a abouti mi- décembre (2018) avec l’adoption d’une ordonnance permettant aux universités de devenir des « établissements expérimentaux » qui dérogent au droit qui encadrait jusqu’à présent l’organisation et le mode de fonctionnement des universités. Cette ordonnance est l’aboutissement d’un long processus1; pour comprendre ce qui se joue, il nous faut effectuer un retour en arrière : 1968 et les réformes de ces dix dernières années.
Les évaluations nationales imposées aux enseignant-e-s ont été un fiasco : des tests standardisés trop complexes pour des enfants à l’entrée en CP ; des tests qui comportent des stéréotypes sexistes ; des problèmes techniques nombreux qui ont empêché les élèves d’écoles entières de passer tout ou partie des évaluations.
Ces évaluations remettent en cause les compétences professionnelles des enseignant-e-s en les considérant comme de simples exécutant-e-s. Elles constituent aussi une perte de temps et mettent les élèves en difficulté.
À l’appel des organisations syndicales et notamment de SUD éducation, de nombreux-ses enseignant-e-s ont refusé de faire passer ces évaluations. À partir de la fin du mois de janvier, le ministère imposera aux élèves de CP et aux enseignant-e-s une nouvelle série d’évaluations.
Le ministère prétend qu’il s’agit de mesurer les « progrès » des élèves depuis la rentrée scolaire.
On peut le dire à l’avance : les résultats de ces évaluations seront extrêmement positifs. Il s’agit en effet pour le ministère de se féliciter lui-même de sa politique. Le ministère prétendra que s’attaquer à la liberté pédagogique des enseignant-e-s et imposer ses vues rétrogrades sur l’enseignement est le facteur déterminant de la réussite des élèves, alors même que les évaluations de début d’année étaient faites pour mettre en échec les élèves.
Ces évaluations ne constituent en rien une aide pertinente pour enseigner mais démontrent la volonté ministérielle de mettre au pas les enseignant-e-s.
C’est pour ces raisons que la fédération SUD éducation a appelé au refus de ces évaluations.
Et ensuite : ne faisons pas remonter les résultats !
Que les équipes refusent de les faire passer ou non, ou qu’elles adaptent les modalités de passation, il est maintenant nécessaire de refuser l’uniformisation pédagogique et le contrôle permanent. Derrière un discours prétendument scientifique, le ministre entend normer les pratiques pédagogiques. Les résultats ne serviront pas aux seul-e-s élèves et à leurs enseignant-e-s, ils serviront, surtout,
en novlangue, à “accompagner et piloter”. C’est-à-dire à contrôler davantage. On voit là le lien avec les animations pédagogiques présentées comme obligatoires et centrées sur les seuls “apprentissages fondamentaux”.
De plus rien ne sera anonyme puisque le portail de saisie des résultats des élèves fonctionne avec des codes identifiants assignés aux enseignant-e-s en lien avec ONDE (ex Base élève). Cette absence de protection des données sera renforcée par le fait que le stockage des données sera effectué par la société Amazon, en
Irlande.
L’obsession de la « culture du résultat »
À l’heure où le ministère prévoit de créer une direction d’école
avec un statut hiérarchique.
Loin d’être réservées à un usage interne, ces mesures participent
au renforcement des inégalités territoriales en imposant progressivement une « culture du résultat » qui permettrait de distribuer les bons et les mauvais points aux équipes enseignantes :
• l’augmentation des postes à profil ;
• l’arbitraire et l’injustice des promotions ;
• la mise en place de la prime REP+ au mérite.
Contre cette vision managériale de l’école, SUD éducation revendique des moyens pour une école égalitaire et émancipatrice.
→ La fédération SUD éducation revendique la suppression de ces évaluations.
→ SUD éducation appelle les enseignant-e-s du 1er degré à ne pas faire passer les évaluations et le cas échéant à ne pas faire remonter les résultats. Dans les conseils d’école et d’administration, dénonçons ces évaluations. SUD éducation s’engage à défendre les collègues.
→ SUD éducation appelle à signer LA PÉTITION pour
exiger la fin des évaluations nationales :https://frama.link/evalsnats
Avec les organisations syndicales SNUipp-FSU, SNUDI-FO, UNSEN-CGT Educ’Action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SUD éducation a envoyé un courrier au ministre le 14 janvier 2019 lui demandant l’abandon du dispositif des évaluations nationales imposées.
17 et 24 janvier : contre les réformes, pour nos moyens - Tract de la fédération SUD éducation
La préparation de la rentrée 2019 commence maintenant. Au menu : 3550 suppressions de postes et mise en oeuvre des contre-réformes. L’heure est à la mobilisation.
Suppressions de postes
SUD éducation a voté contre les réformes du Lycée général et technologique (LGT), du Lycée professionnel (LP) et du Bac en Conseil supérieur de l’éducation. Et pour cause, l’un des objectifs principaux de cette réforme est bien d’adapter le système éducatif aux suppressions de postes prévues par le gouvernement. Dans le LGT, la suppression de filière a bien pour conséquence de remplir au maximum les classes et donc de supprimer les postes d’enseignant-e-s. Dans le LP, la baisse des horaires disciplinaires va se traduire par une coupe de 2600 suppressions de postes.
Un projet éducatif inégalitaire
Les contre-réformes menées au pas de charge n’ont pas comme seul objectif de supprimer des postes. Elles mettent également un projet politique inégalitaire. La carte des spécialités dévoilée met en oeuvre une inégalité dans l’accès à l’offre de formation. Les réformes ont également pour but d’adapter le système éducatif au marché du travail : démantèlement du lycée professionnel au profit de l’apprentissage, sélection à l’entrée à l’université avec Parcoursup.
Contre la deuxième HSA imposée
Sur les suppressions de poste prévues, 2085 seront converties en heures supplémentaires. Pour qu’elles soient absorbées, le ministère a décidé brutalement d’imposer une deuxième heure supplémentaire aux enseignant-e-s. SUD éducation refuse cette surcharge de travail, dont nous rappelons qu’elle ne constitue pas du salaire, car elle ne contribue pas à la retraite ni à l’assurance-maladie.
Avec les stylos rouges, portons nos revendications
Les « stylos rouges », personnels de l’éducation national réunis depuis le mois de décembre principalement sur les réseaux sociaux, portent des revendications en opposition à la politique du gouvernement. SUD éducation met son outil syndical, notamment son préavis de grève reconductible, à disposition de tous les personnels s’oppsant aux réformes Blanquer.
SUD éducation appelle à :
se mobiliser le 17 janvier et à se mettre en grève partout où c’est possible débattre en Assemblée générale de la grève et de sa reconduction se mettre massivement en grève le 24 janvier
Le ministre Blanquer a manifestement un problème avec la liberté d’opinion des fonctionnaires et son corollaire, leur liberté d’expression. Il a ainsi introduit dans l’article 1 du projet de loi « Pour une école de la confiance » un article qu’il comptait utiliser pour museler les enseignant-e-s.
Dans son étude du projet de loi, le Conseil d’État rappelle que cet article n’a aucune valeur légale et qu’il serait censuré par le Conseil constitutionnel s’il était maintenu en l’état.
La tentative du ministre est donc vouée à l’échec. SUD éducation rappelle que les personnels qui n’ont pas de responsabilité hiérarchique ne sont pas soumis au devoir de réserve.
Nous rappelons qu’il est parfaitement possible pour les personnels de s’exprimer publiquement, y compris à destination des parents d’élèves sur les conditions de travail et d’enseignement ainsi que sur les réformes libérales et réactionnaires du ministre Blanquer.
La liberté d’expression des fonctionnaires est un droit : SUD éducation appelle les personnels à le faire vivre.