17 et 24 janvier : contre les réformes, pour nos moyens - Tract de la fédération SUD éducation
La préparation de la rentrée 2019 commence maintenant. Au menu : 3550 suppressions de postes et mise en oeuvre des contre-réformes. L’heure est à la mobilisation.
Suppressions de postes
SUD éducation a voté contre les réformes du Lycée général et technologique (LGT), du Lycée professionnel (LP) et du Bac en Conseil supérieur de l’éducation. Et pour cause, l’un des objectifs principaux de cette réforme est bien d’adapter le système éducatif aux suppressions de postes prévues par le gouvernement. Dans le LGT, la suppression de filière a bien pour conséquence de remplir au maximum les classes et donc de supprimer les postes d’enseignant-e-s. Dans le LP, la baisse des horaires disciplinaires va se traduire par une coupe de 2600 suppressions de postes.
Un projet éducatif inégalitaire
Les contre-réformes menées au pas de charge n’ont pas comme seul objectif de supprimer des postes. Elles mettent également un projet politique inégalitaire. La carte des spécialités dévoilée met en oeuvre une inégalité dans l’accès à l’offre de formation. Les réformes ont également pour but d’adapter le système éducatif au marché du travail : démantèlement du lycée professionnel au profit de l’apprentissage, sélection à l’entrée à l’université avec Parcoursup.
Contre la deuxième HSA imposée
Sur les suppressions de poste prévues, 2085 seront converties en heures supplémentaires. Pour qu’elles soient absorbées, le ministère a décidé brutalement d’imposer une deuxième heure supplémentaire aux enseignant-e-s. SUD éducation refuse cette surcharge de travail, dont nous rappelons qu’elle ne constitue pas du salaire, car elle ne contribue pas à la retraite ni à l’assurance-maladie.
Avec les stylos rouges, portons nos revendications
Les « stylos rouges », personnels de l’éducation national réunis depuis le mois de décembre principalement sur les réseaux sociaux, portent des revendications en opposition à la politique du gouvernement. SUD éducation met son outil syndical, notamment son préavis de grève reconductible, à disposition de tous les personnels s’oppsant aux réformes Blanquer.
SUD éducation appelle à :
se mobiliser le 17 janvier et à se mettre en grève partout où c’est possible
débattre en Assemblée générale de la grève et de sa reconduction
se mettre massivement en grève le 24 janvier
Les stylos rouges ont vu le jour sur Facebook le 12 décembre 2018 et comptent plus de 60 000 personnes sur leur page. Dans la continuité des gilets jaunes et du hashtag pas de vagues, les enseignant-e-s ont lancé leur mouvement en passant par les réseaux sociaux. Le mouvement prend forme et s’organise.
Il s’agit de revaloriser financièrement le métier d’enseignant en augmentant les salaires, en refusant le jour de carence, la casse des retraites etc., mais aussi d’améliorer les conditions de travail et de vie en limitant le nombre d’élèves par classe, en ayant davantage de moyens pour les élèves à besoins particuliers, en contestant les suppressions de postes, les réformes absurdes et inégalitaires comme celle du lycée, la précarité, etc.
Il s’agit aussi de répondre au mépris affiché qui ne répond aux légitimes revendications qu’en voulant museler et réprimer les salarié-e-s.
La Fédération SUD Éducation conteste également l’augmentation constante des effectifs par classe ainsi que la diminution de postes et la précarisation accrue des personnels dans l’Éducation nationale. Dans ce cadre, les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves se dégradent sans cesse. Il est scandaleux et inacceptable que Blanquer poursuive son projet de destruction de l’école publique et égalitaire.
SUD éducation partage ces revendications et exige une baisse des effectifs par classe, la titularisation de toutes et tous les précaires, une baisse du temps de travail et une augmentation des salaires.
C’est pourquoi SUD éducation met à disposition son outil syndical (dont son préavis de grève reconductible) pour faire aboutir les revendications des personnels de l’éducation et pour atteindre une école et une société juste et solidaire.
En s’invitant sur le plateau du JT de TF1 lundi soir, le premier ministre Philippe a développé tout un arsenal répressif qu’il souhaite mettre en place afin de mater la colère sociale exprimée depuis le 17 novembre dernier. Son message est clair : « ils n’auront pas le dernier mot ». En plus du mépris affiché depuis le début du mouvement dit « des gilets jaunes » le gouvernement affirme clairement sa volonté de le briser. Après les vaines tentatives d’apaisement du président en lâchant quelques miettes, c’est l’accélération de la répression du mouvement qui est choisie.
Le gouvernement avait parié sur la fin du mouvement au moment des fêtes de fin d’année mais il a perdu son pari. La mobilisation est toujours en place en ce début d’année 2019. Et la seule réponse qu’il propose, outre un débat dont on sait qu’il sera fortement tronqué, c’est la violence avec la négation de celle disproportionnée des forces de l’ordre. Depuis le début du mouvement, 5 339 personnes ont déjà été placées en garde à vue, avec l’utilisation abondante du chef d’inculpation de « participation à un groupement formé en vue de la commission de dégradation ou de violence », donc avant toute commission d’acte violent avéré, alors qu’il s’agissait de personnes se rendant à des manifestations avec parfois un seul gilet jaune, ou des protections contre les gaz. On compte des centaines de manifestant-es blessé-es par les forces de l’ordre qui utilisent toutes les armes à leur disposition (grenades de désencercelement, grenades lacrymogènes, tirs de flashball à hauteur de visage…) sauf leurs armes de services. Espérons qu’elles resteront sourdes à la proposition du « philosophe Ferry » qui invite à tirer à balles réelles sur les manifestant-es !!!
Dans un contexte global où des mesures dérogatoires de l’État d’urgence ont déjà été intégrées dans la loi portant ainsi atteintes aux libertés de manifester (voire les interdictions à la veille de la COP 21), le gouvernement veut maintenant légiférer en proposant une loi dont la mesure qui s’annonce déjà comme la plus délicate et la plus emblématique est la création d’un fichier des militant-es identifié-es comme violent-es par les préfectures. Sur la base d’informations des services de renseignement, ces personnes pourraient être interdites de manifestation. Au-delà des débats sur l’efficience policière d’une telle mesure, ce nouveau fichier constituerait une atteinte considérable aux libertés publiques et pourrait concerner tout conflit du travail demain. Le texte devrait être présenté début février à l’Assemblée nationale.
Amnesty International a rédigé un rapport sur la violence disproportionnée utilisée par la police lors des dernières manifestations. Le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des Avocats de France ont communiqué sur les dangers pour la démocratie et du droit à manifester portés par ce projet de loi.
L’Union syndicale Solidaires condamne fermement le projet de loi du gouvernement et construira une réponse unitaire sur ces questions. Solidaires appelle à participer aux différentes actions et manifestations de samedi 12 janvier lors de l’acte 9 des « gilets jaunes » et au respect de ceux et celles qui entendent manifester pour leurs droits.
L’Union syndicale Solidaires appelle à manifester sur l’ensemble du territoire avec ou sans gilet, ce samedi 12 janvier lors de l’acte 9 des gilets jaunes et lors des manifestations des samedis qui suivront.
Solidaires met à disposition cet appel ainsi qu’un préavis pour la fonction publique* afin de permettre, dans le privé comme dans le public, à toutes celles et tous ceux qui travaillent de se mettre en grève en ces occasions.
A un mouvement massif, déterminé et qui ne se satisfait pas de miettes, le gouvernement répond : « grand débat » et répression brutale.
Si le grand débat est hypothétique, la répression est bien là. Depuis de début du mouvement, 5 339 personnes ont déjà été placées en garde à vue. On compte des centaines de manifestant-es blessé-es par les forces de l’ordre qui utilisent toutes les armes à leur disposition (grenades lacrymogènes, grenades de désencerclement, tirs de flash-ball à hauteur de visage…).
Les annonces de Macron, Phillipe, les prises de paroles des ministres, des député-es et autres soutiens pro gouvernementaux n’ont convaincu personne, le mouvement continue et le gouvernement est affaibli. Les questions de répartition des richesses sont au cœur des revendications.
Nous appelons à manifester pour de vraies victoires à la hauteur de nos exigences : justice sociale, justice fiscale, égalité des droits.
Cela veut dire :
être plus nombreux et nombreuses dans les manifestations
débattre ensemble de nos revendications et des moyens de les faire avancer
agir ensemble dans nos entreprises, nos services, nos administrations pour faire avancer nos salaires, notre pouvoir d’achat.
L’Union syndicale Solidaires est disponible pour travailler à cela avec les gilets jaunes et avec les organisations syndicales qui le souhaiteront, dans les lieux de travail, les assemblées et dans la rue.