Non au LSUN !

Rédigé par SUD Education 80 - - Aucun commentaire

Le ministère nous impose de mettre en place le livret scolaire numérique. On nous vante cet outil qui permettrait de simplifier l’évaluation, dans un national, et qui suivrait l’élève jusqu’à la troisième.

Une surcharge de travail

Remplir le LSU représente une surcharge de travail et de stress, d’autant plus que c’est une réorganisation de nos pratiques de travail et que l’outil informatique est un outil « capricieux », moins fiable que l’écrit.

C’est pourquoi certaines écoles du département optent pour le remplir une seule fois dans l’année scolaire au mois de juin (il fait déjà doublon avec les bulletins d 'évaluations trimestrielles). Le rendre en février serait beaucoup trop de travail, surtout après avoir confectionné les bilans d’évaluations trimestrielles obligatoires, rendus aux parents au mois de décembre (et prochainement en mars puis juin).

En l’état actuel, il est impossible pour les enseignants de le remplir sans dégager au préalable du temps de travail et de formation à cet outil.

L’organisation du fichage et de la traçabilité

Le LSU serait « pratique » car il suivra l’élève jusqu’à la classe de troisième. C’est en ce qui nous concerne un des points noirs du livret numérique.

Car ni les enseignants, ni les parents ont été consultés pour la mise en place de ce livret numérique ! Or pour les parents « Les compétences de nos enfants sont des données personnelles ! » et en cela le LSU ne correspond pas à la déclaration faite par le ministère à la CNIL. Dans cette déclaration, le ministère déclare sans honte que le fichier ne contient aucune donnée sensible ou médicale, alors qu’il portera mention des PAP, PAI, d’une inclusion dans une classe pour élèves allophones… bref, c’est le retour de base élève — en pire.

Un mini livret ouvrier

De plus étiqueter un élève de « mauvais élève » (quant à ses résultats scolaires ou son comportement) et uniformiser ses compétences l’enfermerait dans ces jugements.

Le LSU renforcera les inégalités entre les élèves en formant un casier scolaire, pour atterrir dans quelles mains ? Quelles seront les personnes habilitées à le renseigner, à le modifier, à le consulter ? Quelles sont les modalités d’accès à ces données ?

De plus étiqueter un élève de « mauvais élève » (quant à ses résultats scolaires ou son comportement) et uniformiser ses compétences l’enfermerait dans ces jugements.

Le LSU renforcera les inégalités entre les élèves en formant un casier scolaire, pour atterrir dans quelles mains ? Quelles seront les personnes habilitées à le renseigner, à le modifier, à le consulter ? Quelles sont les modalités d’accès à ces données ?

Normalisation et contrôle

Enfin, ce livret scolaire numérique sera un moyen supplémentaire de contrôle sur les enseignants et une manière de limiter une nouvelle fois leur indépendance pédagogique.

Face à toutes et ces contradictions, nous nous opposons fermement à la mise en place du LSU. Nous sommes :

  • Contre le fichage des élèves et la constitution d’un casier scolaire,
  • Contre la soumission des pratiques pédagogiques à un formatage institutionnel,
  • Contre une nouvelle augmentation de la charge de travail des enseignant-e-s.

Réforme de l'évaluation : imposons des alternatives au management !

Rédigé par SUD Education 80 - - Aucun commentaire

SUD éducation se bat pour la suppression du système actuel d’évaluation basé sur l’inspection-notation. Mais celui que projette le ministère pour le remplacer, basé sur l’instrumentalisation managériale de l’autoévaluation et l’entretien professionnel, est encore pire.

La grille d’évaluation définit neuf compétences générales qui relèvent en partie de dimensions comportementales. D’après le projet, dans le second degré, des compétences pédagogiques seront évaluées par le/la chef-fe d’établissement, qui produira en plus en dix lignes une évaluation du niveau des enseignant-e-s.

Les quatre « rendez-vous de carrière » commenceront tous par une inspection en classe, suivie d’un entretien avec l’inspecteur/trice à partir du bilan professionnel rédigé par l’enseignant-e. Cette autoévaluation pathogène ne peut être qu’un exercice hypocrite de soumission aux attendus institutionnels.

L’évaluation pourra déboucher sur une accélération de carrière… ou pas. Seuls 30% des enseignant-e-s pourraient bénéficier de cette accélération, 70% restant sur le carreau. La date de l’accès à la hors classe et l’accès ou non à la classe exceptionnelle dépendront ainsi de ces évaluations. La mise en place d’une « classe exceptionnelle » vient élargir encore l’écart de rémunération entre un-e débutant-e et un-e enseignant-e « méritant-e » en fin de carrière.

SUD éducation appelle les personnels à organiser la mobilisation pour s’opposer à toute transformation managériale de l’évaluation des personnels, imposer une évaluation purement formative et coopérative complètement déconnectée de l’évolution des carrières et des rémunérations, imposer la réduction du temps de service des enseignant-e-s devant élèves pour permettre la concertation des équipes et les échanges pédagogiques entre collègues.

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