Depuis le mardi 22 mai, des centaines de milliers de lycéen.ne.s sont confronté.e.s à une situation de stress particulièrement éprouvante à quelques jours du début des épreuves du baccalauréat. Ils et elles ne savent pas où et dans quelles conditions leur entrée dans l’enseignement supérieur va pouvoir se concrétiser.
Depuis plusieurs mois maintenant nos organisations le disent : ParcourSup est un outil de sélection pour empêcher un grand nombre de bacheliers de poursuivre des études supérieures dans l’université et la filière de leur choix !
Alors que le Ministre de l'éducation nationale prétend mener une concertation deux semaines avant de lancer le coup d'envoi de sa prétendu réforme, SUD éducation informe les personnels des enjeux du rapport Mathiot rendu récemment.
Pour le télécharger, cliquer ici :
Pour télécharger le dossier complet de SUD éducation sur la réforme du Bac et la sélection à l’université, cliquez ici :
N’oubliez pas : un rassemblement est prévu jeudi à 11:00 avec les étudiant⋅e⋅s mobilisé⋅e⋅s devant le rectorat. Soyons y nombreuses et nombreux !
Édité le mardi 30/01 : le SNESUP-FSU se joint à l'appel intersyndical.
Jeudi 1er février, à 11h00,
Rassemblement devant le rectorat d’Amiens
Ce mois de janvier voit la mise en place dans les universités et les lycées de la plateforme “Parcoursup”, et ceci alors que la “loi sur l’orientation et la réussite des étudiants” n’a pas encore été votée par les sénateurs et sénatrices, et n’est donc pas adoptée !
Ce “Plan étudiants” imposé à marche forcée fait dépendre l’accès à l’enseignement supérieur d’attendus nationaux, déclinés en attendus locaux différents d’un établissement à l’autre. Dans de nombreux cas, ces attendus vont bloquer l’accès des jeunes aux filières de leur choix, leur imposer des remises à niveau qui ne sont pas encore connues ou organisées, mais aussi décourager les candidatures, en particulier des élèves les plus en difficulté. Dans de nombreux cas, la mise en place de capacités d’accueil, la croissance du nombre de bacheliers et la multiplication des voeux (non hiérarchisés) vont généraliser la sélection à l’entrée à l’université.
La procédure d’émission des voeux et d’affectation (la limitation à 10 voeux, l’absence de hiérarchisation des voeux, le calendrier d’affectation) s’annonce extrêmement complexe et difficile à mettre en oeuvre tant pour les services universitaires que pour les jeunes et leurs familles. De nombreux bacheliers risquent de rester sans affectation jurqu’à la dernière phase, celle où le recteur leur proposera une affectation dans une filière présentant des places vacantes, mais en dehors de leurs dix voeux…
Cette réforme suscite déjà protestations et inquiétudes.
Le projet de réforme du Bac, dévoilé mercredi 24 janvier, découle de la mise en place de la sélection. Son contenu confirme les craintes des enseignants, des jeunes et de leurs familles : suppression des séries remplacées par des parcours, suppression d’heures de cours disciplinaires, un examen laissant la part belle au contrôle continu. Ce projet met directement en cause le caractère national de ce diplôme qui ne vaudrait plus que ce que vaut la réputation du lycée. Il instaure la concurrence généralisée entre les établissements.
Au nom de cette réforme, des centaines de suppressions de postes de professeurs sont programmées à la rentrée 2018 dans les établissements du second degré, dont 91 dans l’académie d’Amiens (près de 800 au plan national).
Les sections FNEC-FP-FO, CGT Educ’action, SUD Education, le SNESUP-FSU et UNEF de l’académie d’Amiens n’acceptent pas cette situation. C’est pourquoi elles réaffirment :
La nécessité de travailler tout au long du parcours au lycée à une orientation choisie, construite, accompagnée et évolutive avec les moyens humains et financiers nécessaires.
Le maintien du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bacheliers sur tout le territoire aux filières post bac et aux établissements de leur choix.
L’exigence d’ouverture massive de places supplémentaires en 1er cycle post bac et le refus de toute sélection à l’entrée à l’université.
Le refus de l’instauration de blocs de compétences en lieu et place des diplômes et des qualifications.
L’abandon du projet de loi sur le 1er cycle post bac et du “Plan étudiants” qui l’accompagne, condition pour permettre une réforme ambitieuse qui garantisse le libre accès de chacun au supérieur.
Aucune suppression d’heures, de postes, de filières.
Sur cette base, les sections FNEC-FP-FO, CGT Educ’action, SUD Education, le le SNESUP-FSU et UNEF de l’académie d’Amiens appellent les lycéen-nes, parents d’élèves, étudiant-es et personnels des université et de l’enseignement secondaire à participer massivement à la journée nationale de mobilisation du 1er février, sous toutes les formes décidées collectivement, y compris par la grève.
L’académie d’Amiens a reçu les dotations du ministère pour la rentrée 2018. Elles sont totalement insuffisantes, et témoignent d’une politique avant tout comptable.
Affichage dans le premier degré
Dans le premier degré, afin de répondre au dispositif du dédoublement des classes de CP et des CE1, en REP+, 103 postes seulement sont ouverts pour 221 classes !
La baisse des effectifs par classe du CP à 12 n’est qu’un artifice de communication puisque tous les autres niveaux verront leurs effectifs augmenter.
Dans le secondaire, ça sera pire !
91 postes seront supprimés alors que notre académie est déficitaire dans de nombreuses matières.
Absences non-remplacées
Les postes de remplaçant-e-s dans le premier degré et le second degré ne seront pas pourvu-e-s. Les enseignant-e-s absent-e-s (congés maladie, parentalité, syndicaux…) ne seront pas remplacé-e-s.
Il sera facile d’accuser d’absentéisme les enseignant-e-s, alors même que les conditions de travail les empêchent d’accomplir correctement leur mission.
Une politique antisociale dans une académie sinistrée
L’académie d’Amiens déjà sinistrée socialement. Cette dotation ne fera qu’accroître les inégalités entre les territoires.
75 postes dans les écoles manqueraient dans la Somme. Les Plus de Maîtres que de Classe et les RASED sont déjà absorbés par le dispositif CP à 12. Des classes seront surchargées et pobablement fermées par manque d’enseignant-e-s dans les premier et second degrés.
L’administration anticipe elle-même le manque de personnel et embauche des contractuels avant même la fin de l’année scolaire pour combler ce manque.
Les conditions de travail déjà déplorables seront amenées à se dégrader davantage.
SUD éducation dénonce cette politique irresponsable et déconnectée des besoins de l’école et revendique :
une augmentation des moyens budgétaires et humains à la mesure des besoins.
une baisse générale des effectifs par classe.
la titularisation de tous les personnels précaires de l’éducation nationale
Stop aux violences policières contre la jeunesse des quartier populaires
Ce matin à 8h30, entre 150 et 200 élèves du lycée Delambre ont bloqué l’entrée piétonne principale du lycée pour réclamer des moyens supplémentaires dans les classes.
Ils ont été chargés par la police.
Bilan : au moins 4 blessés.
Alors qu’ils attendaient de savoir quand ils seraient reçus au Rectorat, les policiers ont donné l’ordre de charger afin de “libérer” l’entrée du lycée. Les policiers n’ont pas hésité à frapper et à gazer tout le monde. Un policier armé d’un flash-ball était également prêt à tirer.
Au final, au moins 4 élèves ont été blessés. L’un d’entre eux a dû aller à l’hôpital à cause du gaz lacrymogène qu’il avait reçu dans les yeux. A sa sortie, les médecins lui ont dit que sans l’intervention de l’infirmière du lycée, il aurait pu perdre la vue. De nombreux autres élèves étaient en pleurs, choqués par les violences exercées sur eux par ceux-là mêmes qui sont censés les protéger.
SUD éducation et l’Union syndicale Solidaires 80 condamnent la répression policière dont ont été victimes les lycéens. Nous tenons à exprimer notre soutien aux victimes et invitons les familles à porter plainte.
Comment accepter ce déploiement irresponsable et totalement disproportionné de la force face à des jeunes mobilisé⋅e⋅s pour leur scolarité et leur avenir ?
Rappelons que vendredi 24 novembre devant le lycée Gustave Eiffel à Cachan une lycéenne a été victime d’un tir de flash-ball et a perdu l’usage d’un œil alors qu’elle manifestait avec ses camarades pour dénoncer la mise en esclavage de migrants africains en Libye.
Cette arme a déjà provoqué la mutilation de centaines de personnes dans le pays et elle doit être interdite. Il est inacceptable qu’on tolère que des jeunes mineurs puissent être braqués ainsi sans réagir !
SUD éducation est solidaire du mouvement lycéens et dénonce la répression à son encontre.
Contre l’école du tri social et des inégalités en marche, il faut continuer à lutter !