Le ministre Blanquer a manifestement un problème avec la liberté d’opinion des fonctionnaires et son corollaire, leur liberté d’expression. Il a ainsi introduit dans l’article 1 du projet de loi « Pour une école de la confiance » un article qu’il comptait utiliser pour museler les enseignant-e-s.
Dans son étude du projet de loi, le Conseil d’État rappelle que cet article n’a aucune valeur légale et qu’il serait censuré par le Conseil constitutionnel s’il était maintenu en l’état.
La tentative du ministre est donc vouée à l’échec. SUD éducation rappelle que les personnels qui n’ont pas de responsabilité hiérarchique ne sont pas soumis au devoir de réserve.
Nous rappelons qu’il est parfaitement possible pour les personnels de s’exprimer publiquement, y compris à destination des parents d’élèves sur les conditions de travail et d’enseignement ainsi que sur les réformes libérales et réactionnaires du ministre Blanquer.
La liberté d’expression des fonctionnaires est un droit : SUD éducation appelle les personnels à le faire vivre.
En s’invitant sur le plateau du JT de TF1 lundi soir, le premier ministre Philippe a développé tout un arsenal répressif qu’il souhaite mettre en place afin de mater la colère sociale exprimée depuis le 17 novembre dernier. Son message est clair : « ils n’auront pas le dernier mot ». En plus du mépris affiché depuis le début du mouvement dit « des gilets jaunes » le gouvernement affirme clairement sa volonté de le briser. Après les vaines tentatives d’apaisement du président en lâchant quelques miettes, c’est l’accélération de la répression du mouvement qui est choisie.
Le gouvernement avait parié sur la fin du mouvement au moment des fêtes de fin d’année mais il a perdu son pari. La mobilisation est toujours en place en ce début d’année 2019. Et la seule réponse qu’il propose, outre un débat dont on sait qu’il sera fortement tronqué, c’est la violence avec la négation de celle disproportionnée des forces de l’ordre. Depuis le début du mouvement, 5 339 personnes ont déjà été placées en garde à vue, avec l’utilisation abondante du chef d’inculpation de « participation à un groupement formé en vue de la commission de dégradation ou de violence », donc avant toute commission d’acte violent avéré, alors qu’il s’agissait de personnes se rendant à des manifestations avec parfois un seul gilet jaune, ou des protections contre les gaz. On compte des centaines de manifestant-es blessé-es par les forces de l’ordre qui utilisent toutes les armes à leur disposition (grenades de désencercelement, grenades lacrymogènes, tirs de flashball à hauteur de visage…) sauf leurs armes de services. Espérons qu’elles resteront sourdes à la proposition du « philosophe Ferry » qui invite à tirer à balles réelles sur les manifestant-es !!!
Dans un contexte global où des mesures dérogatoires de l’État d’urgence ont déjà été intégrées dans la loi portant ainsi atteintes aux libertés de manifester (voire les interdictions à la veille de la COP 21), le gouvernement veut maintenant légiférer en proposant une loi dont la mesure qui s’annonce déjà comme la plus délicate et la plus emblématique est la création d’un fichier des militant-es identifié-es comme violent-es par les préfectures. Sur la base d’informations des services de renseignement, ces personnes pourraient être interdites de manifestation. Au-delà des débats sur l’efficience policière d’une telle mesure, ce nouveau fichier constituerait une atteinte considérable aux libertés publiques et pourrait concerner tout conflit du travail demain. Le texte devrait être présenté début février à l’Assemblée nationale.
Amnesty International a rédigé un rapport sur la violence disproportionnée utilisée par la police lors des dernières manifestations. Le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des Avocats de France ont communiqué sur les dangers pour la démocratie et du droit à manifester portés par ce projet de loi.
L’Union syndicale Solidaires condamne fermement le projet de loi du gouvernement et construira une réponse unitaire sur ces questions. Solidaires appelle à participer aux différentes actions et manifestations de samedi 12 janvier lors de l’acte 9 des « gilets jaunes » et au respect de ceux et celles qui entendent manifester pour leurs droits.
L’Union syndicale Solidaires appelle à manifester sur l’ensemble du territoire avec ou sans gilet, ce samedi 12 janvier lors de l’acte 9 des gilets jaunes et lors des manifestations des samedis qui suivront.
Solidaires met à disposition cet appel ainsi qu’un préavis pour la fonction publique* afin de permettre, dans le privé comme dans le public, à toutes celles et tous ceux qui travaillent de se mettre en grève en ces occasions.
A un mouvement massif, déterminé et qui ne se satisfait pas de miettes, le gouvernement répond : « grand débat » et répression brutale.
Si le grand débat est hypothétique, la répression est bien là. Depuis de début du mouvement, 5 339 personnes ont déjà été placées en garde à vue. On compte des centaines de manifestant-es blessé-es par les forces de l’ordre qui utilisent toutes les armes à leur disposition (grenades lacrymogènes, grenades de désencerclement, tirs de flash-ball à hauteur de visage…).
Les annonces de Macron, Phillipe, les prises de paroles des ministres, des député-es et autres soutiens pro gouvernementaux n’ont convaincu personne, le mouvement continue et le gouvernement est affaibli. Les questions de répartition des richesses sont au cœur des revendications.
Nous appelons à manifester pour de vraies victoires à la hauteur de nos exigences : justice sociale, justice fiscale, égalité des droits.
Cela veut dire :
- être plus nombreux et nombreuses dans les manifestations
- débattre ensemble de nos revendications et des moyens de les faire avancer
- agir ensemble dans nos entreprises, nos services, nos administrations pour faire avancer nos salaires, notre pouvoir d’achat.
L’Union syndicale Solidaires est disponible pour travailler à cela avec les gilets jaunes et avec les organisations syndicales qui le souhaiteront, dans les lieux de travail, les assemblées et dans la rue.